À l'orée de la ville

Avant mon voyage en Finlande, j’ai évoqué la consommation d’alcool, la littérature et l’étrangeté de la langue. Aujourd’hui, je vais m’attarder à la préoccupation la plus intime de l’être humain : les toilettes.

En Finlande, plusieurs surprises nous attendent à ce chapitre. Je prends pour exemple les sublimes toilettes qui jouxtent la salle du Centre Paasitorni où mon mari a donné sa conférence. Elles sont si belles qu’on les mentionne sur le site Internet. Avez-vous déjà vu une chose pareille?

Ces toilettes-là sont mixtes ce qui, en soi, est assez rare. Elles semblent très sombres, mais dès qu’on y pose le bout du pied, elles s’éclairent comme en plein jour. Chaque cabinet nous donne accès au festival de l’inox.

Chacun est occupé par une toilette classique, une poubelle, un lavabo, un miroir, deux distributeurs de papier aux fonctions distinctes et, surprise, une douchette. Cette fameuse douchette est un équipement standard ici. Nous en avons même une dans notre chambre d’hôtel. Elle est branchée… sur le bidet. Je ne comprends pas ce double emploi. Si quelqu’un peut m’éclairer sur ce sujet, qu’il ne se gêne pas. Ça vaudra toujours mieux que l’explication de mon mari : la douche pour les fesses, le bidet pour les pieds.

La présence de cette tuyauterie amène un changement de comportement important dans les files d’attente des toilettes publiques. Chez nous, quand on entend le bruit de la chasse d’eau, on s’avance doucement. Pas ici. C’est le moment où commencent les ablutions. C’est long!

D’après ce que j’ai vu, le petit lavabo ne sert qu’à fournir l’eau de la douchette (c’est vrai qu’il n’y a pas de savon). C’est donc à l’extérieur du cabinet que se fait le lavage des mains.

Une fois qu’elles sont séchées, on se déplace vers la dernière station, le pôle miroir où on peut se repoudrer le nez ou se moucher.

Autant dire que toute l’opération prend une éternité. Quand on veut faire un petit pipi, il vaut mieux envoyer son mari fouiner au rayon HD le plus proche, si on veut s’éviter le regard chargé de reproches, à la sortie.