Je vais enfin vous donner des nouvelles de ma petite sœur, même si ce sont des nouvelles qui ont de la barbe. Elle a écrit le dernier chapitre de son aventure-cancer le 31 mars, le jour de son anniversaire. Je vous avais prévenu : je suis très en retard.
Le bon côté de ma négligence, c’est que je peux vous donner la toute dernière mise à jour. Ma sœur a entrepris la radiothérapie. Elle a choisi de se faire tatouer sept points de beauté sur la poitrine plutôt que de vivre dans la peur d’effacer les sacro-saints marqueurs intouchables. Elle doit se rendre à l’hôpital cinq fois par semaine pendant un mois. C’est tout un sacerdoce.
Elle a aussi commencé l’immunothérapie à cause du tabarouette de facteur HER2. Elle a reçu ses deux premières doses. Elle en aura une toutes les trois semaines pendant un an pour un total de dix-sept. L’hormonothérapie, ça sera pour plus tard.
Elle a trèèèèès hâte que tout soit fini pour de bon. Comme on parle de longs mois, elle s’arme de patience.
Moi aussi.
Mon ami(e),
Aujourd’hui, je suis entre ciel et terre, entre l’Europe et l’Amérique, fêtant mes 47 ans avec mon chum et des centaines d’inconnus dans un Boeing Lufthansa.
C’est le temps des réjouissances et l’occasion aussi pour moi de te donner des nouvelles fraîches !
Beaucoup de choses depuis la dernière fois.
Il y a eu l’opération – la mastectomie partielle – réalisée à vitesse supersonique.
À 13 h 37, j’entrais dans la salle d’opération.
À 16 h, j’étais chez moi avec deux minuscules pansements. Un peu faible, un peu gelée, mais pas trop traumatisée.
À minuit, le sein dur et gonflé comme un ballon de football, je roulais en direction de l’urgence.
À 1 h du matin, j’étais de retour sur la table d’opération pour cautériser un hématome.
À 16 h le lendemain, avec un pansement de compression gigantesque, j’obtenais mon deuxième congé de l’hôpital.
Le bon celui-là.
(Mention spéciale à mon chum qui m’a soutenue tout au long de l’aventure et qui a dû, malgré une nuit quasi blanche, accompagner ses étudiants pour une générale et une présentation le lendemain dans une longue journée de huit heures au conservatoire !!! « The show must go on » comme on dit !)
Même si les deux anesthésies m’ont sonnée un peu plus que prévu, je me suis bien remise de tout ça.
Après avoir traversé un arc-en-ciel de couleurs, mon sein a repris sa taille normale et les deux cicatrices guérissent avec constance et application.
Il a fallu attendre jusqu’au 28 pour avoir les résultats de l’analyse.
La meilleure nouvelle : des ganglions sentinelles parfaitement cleans (Savais-tu que le nombre de ganglions sentinelles est variable d’une personne à l’autre ? Ça se promène entre un et huit. Perso, j’en avais trois !!!). Paraît que ça veut dire que les chances que le cancer se soit promené ailleurs dans mon corps sont minimes.
Sinon, de la masse grosse comme un citron à l’origine, il restait une aiguille à coudre de cancer.
C’est pas gros.
Le médecin et moi, on est contents.
Surtout que, maintenant, c’est fini. Fini. Plus de cancer.
Yé !
Trinquons, mon ami(e) !
Cela dit, il se glisse parmi les résultats une nouvelle un peu plus poche. Pour faire court, disons qu’on parle du facteur HER2. Je m’essaye pas à t’expliquer scientifiquement de quoi il s’agit, mais ce qu’il faut retenir, c’est que cette affaire-là fait croître les cellules de façon désordonnée pis que, quand t’as le cancer, soit tu l’as, soit tu l’as pas.
Pis quand tu l’as, ça augmente substantiellement les risques de récidives. (Si tu veux en savoir plus, je suis sûre que Wikipédia ou Doctissimo vont se faire un plaisir de t’expliquer ça !)
Au début, les résultats de la biopsie disaient que je ne l’avais pas.
L’infirmière avait dit : « Meilleur scénario ! »
On s’était réjoui !
PIs on avait oublié ça !
Et là, sans trop savoir pourquoi, on se rend compte que, finalement, je l’ai ce saperlipopette de facteur au nom de robot de Star War !
Ce que ça implique, c’est qu’en plus de la radiothérapie et de l’hormonothérapie, je devrai probablement recevoir un traitement préventif supplémentaire (un traitement biologique) qui risque de prendre la forme d’une injection par mois pendant un an… (un an !!!!)
Bon ! Pas de panique ! Le protocole est pas encore arrêté pis ça veut pas dire qu’il y aura une tonne d’effets secondaires…
On verra.
C’est l’oncologue qui va nous éclairer le 6 avril à mon retour !
Je te dirai.
Comme d’habitude.
Évidemment, c’est plus le fun d’annoncer des bonnes nouvelles !
Mais je te dis quand même celle-là, parce que depuis le début, je te dis tout !!!
Pis parce que la vie, aussi kétaine que ça puisse paraître, c’est des hauts pis des bas pis je me vois pas te raconter juste le beau.
Je sais pas… Ça serait pas honnête, me semble !
Anyway… T’as pas besoin de te creuser les méninges pour m’encourager ; je ne suis pas découragée.
Même que, pour être vraiment honnête avec toi, m’en va te confier que, mon problème, c’est pas la peur.
Comment te dire ?
Je n’ai pas peur.
Je n’ai pas de mérite. C’est comme une intuition profonde. Je ne me sens pas en danger.
Par contre, j’ai si hâte de n’être plus malade.
De retrouver mon énergie.
Ma vie normale. Mes activités normales.
D’oublier ce qu’est un effet secondaire.
Ça viendra.
Bientôt.
Je te le dirai.
Comme d’habitude.
En attendant, je profite de ma fête pour te dire merci.
Merci d’être dans ma vie.
Pis merci de lire mes statuts beaucoup, beaucoup, beaucoup trop longs.
T’es super ! Je t’aime ! Tu me fais du bien !
Je trinque à toi, mon ami(e), au milieu des nuages !
De voir vos belles binettes de petites filles ,c’est réconfortant et bientôt vous pourrez en parler au passé. J’aime vous suivre . Une amie de Phillipe.
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Merci Marie-Claude!
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Oui, Julie, merci de nous maintenir au courant des nouvelle de ta soeur! Comme je dis souvent, il arrivera un jour où tout ça sera au passé! Bon courage à vous tous!
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Merci Cláudio. Tu as raison, on en verra le bout un jour.
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Merci pour les nouvelles Julie.
Et je croise les doigts pour ta sœur. Et bon courage surtout. xx
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Merci d’être toujours là, Janique.
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