À l'orée de la ville

Samedi 4 avril

James et Roger ont parlé toilette dans le portique du centre des loisirs. Sans surprise, la science de mon homme ne lui a pas permis de faire passer le bouchon avec une simple ventouse. Roger a promis de venir cet après-midi avec un bidule qui serait très efficace pour sortir les jouets d’enfants égarés dans les tuyaux. J’ai hâte de voir cet outil mystère que je n’arrive pas à visualiser parce que mon livre Comment réparer ce qui se brise dans une maison quand on est mariée à un workaholic a disparu.

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J’ai appris que l’instrument qui devait nous sauver de la noyade s’appelle un furet. J’ai aussi appris qu’à part labourer la porcelaine de notre toilette, ça ne sert à rien d’autre qu’à amuser les hommes.

Je ne peux pas aider Anne sur ce coup-là. Je ne m’occupe pas de plomberie parce que ça m’abîme les ailes.

Roger et James se sont si bien divertis que voyant arriver l’heure du souper, j’ai appelé Dominique pour qu’elle amène sa trâlée d’enfants et la moitié de son frigo. Après la première bouteille de vin, Roger a admis qu’il ne savait plus quoi faire pour déboucher notre trône et qu’il rendait les armes. James a eu moins de sagesse. Il a sauté sur le téléphone pour demander à Pascal s’il avait d’autres ressources. L’appel du mâle n’est pas resté sans voix : demain matin, Pascal passera avec son coffre d’outils. Tant qu’à faire, j’ai soufflé à James d’inviter Brigitte et Laurelou à bruncher.

Avant d’aller au lit, Lionel m’a dit qu’il aimait ça quand la toilette était bouchée parce qu’on y avait plein de visite.