Les anges sont vaniteux – chapitre 119

Mercredi 11 mars

Hier soir, William et Nicole sont arrivés avec une bonne nouvelle. Ils ne peuvent pas rester longtemps parce que William n’a pas réussi à changer son rendez-vous de mardi chez le médecin. J’ai connu une seconde de pur bonheur alors que je n’avais vraiment pas le cœur à rire.

Surcharger un horaire de médecin, c’est la mission la plus facile du monde. Surtout pour un ange de mon envergure !

Raoul est revenu de la garderie avec un commentaire d’Élise selon lequel il avait mouillé sa culotte. Quand je lui ai demandé ce qui s’était passé, il a sucé son pouce. Sucé son pouceLà, j’ai carrément paniqué. Même bébé, il n’a jamais sucé son pouce. Je ne comprends pas ce qui lui arrive. Pourquoi est-ce qu’il régresse autant ? Est-ce que c’est parce que Peter s’est installé à la maison ? Je trouve l’argument tiré par les cheveux : il l’adore. J’ai laissé un message à la psychoéducatrice du CLSC.

Nicole et William ont passé la journée dans les magasins, ce qui m’a permis de lire le prochain numéro de Lumières. Finalement, l’expression culturelle dans la langue est un sujet qui m’inspire beaucoup et j’ai hâte de m’y mettre. Ça va me faire du bien de penser à autre chose qu’à ma laveuse.Trop de ménage

Si on s’entend bien avec Peter, on commence à ressentir les effets pervers du manque d’intimité. J’ai une envie folle de me promener en bobettes et de manger des chips devant la télé. Quant aux beaux-parents, je les aime bien ; ils sont gentils et généreux, mais pas autonomes pour deux sous. Pour avoir un après-midi libre quand ils vont magasiner, je dois passer une heure à leur expliquer comment se rendre au centre d’achat. Ils n’ont toujours pas compris que l’autoroute de la Capitale est un axe est-ouest et que St-Cyrille s’appelle René-Lévesque. Bon sang, ils viennent à Québec depuis 40 ans, ils pourraient avoir quelques repères, non ?Pas autonomes

On doit cuisiner en tenant compte de leurs brûlures d’estomac et de leur haute pression, leur faire la conversation pendant des heures au déjeuner, essorer la salle de bain après leur passage dans la douche (comment font-ils pour éclabousser autant ?), jouer au Skip-Bo soir après soir et, pire que tout, leur sacrifier notre sortie du MERCREDI. Je n’en peux déjà plus et ils sont arrivés hier après-souper. Mon Dieu, aidez-moi à tenir jusqu’à lundi.

Je fais ce que je peux. Moi aussi, j’en ai plein les plumes.Plein les plumes

 


3 réflexions sur “Les anges sont vaniteux – chapitre 119

  1. Anne devrait les mettre dans un taxi et c’est tout! Mais, bien sûr, nous n’avons que son point de vue (dans son journal, où, bien sûr, elle n’a pas besoin d’être logique ou délicate) sur l’ennui causé par les beaux-parents… Peut-être ils ne sont pas autant ennuyants et ce qui la dérange c’est le changement de sa routine…

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    1. Cláudio, j’adore tes commentaires! Quand tu analyses mon roman, j’y vois des choses nouvelles. Comme une vache qui découvre les fleurs qu’elle avait broutées sans s’en rendre compte quand elle les rumine!

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