Lundi 2 mars
Un lundi de plus sous le signe des vacances. Après Cuba, on attaque aujourd’hui la relâche. L’idéal aurait été de combiner les deux, mais James et Pascal pouvaient difficilement prendre cette semaine-ci parce que beaucoup d’employés avaient posé des congés. Ils se sont donc « sacrifiés » en partant plus tôt. Ça me fait beaucoup de vacances en plein milieu de l’année et ça m’embête, mais je ne vais pas me plaindre.
Elle pourrait pourtant. Pour arranger tout le monde, Anne a fait un sacrifice dont elle ne mesure pas encore la portée. Elle devra mettre les bouchées doubles au travail. Et avec Peter à la maison, ça risque d’être difficile.
Dominique, moi et nos quatre grands, on est allés glisser puis on s’est retrouvés chez elle. Elle m’a confié qu’elle avait du mal avec la conciliation travail-famille.
— Je pensais que ça serait plus facile.
— Par chance, tu as une femme de ménage.
— C’est vrai. Mais, ce n’est pas ça le problème. Je manque de temps pour faire les choses à mon goût.
— Ça veut dire quoi « à ton goût » ?
— Bien faites, évidemment.
— Tu es trop perfectionniste. Laisse les autres t’aider. Ça ne sera pas numéro un, mais qu’est-ce que ça change ? Est-ce que c’est si important que ça ?
— J’haïs ça quand les affaires sont faites tout croche.
— Excuse-moi de te dire ça net, fret, sec, mais tu es contrôlante.
Bien envoyé !
— C’est ce que Roger me dit tout le temps, mais ce n’est pas ça le problème.
— Si tu veux tout faire toute seule parce que personne ne fait assez bien les choses, c’est quand même un peu ça.
Re-bien envoyé !
— Peut-être, mais je pense surtout que si je veux tout faire à la perfection, c’est pour me racheter de ne pas m’occuper mieux de mes enfants.
— Quoi ? Tu culpabilises ? Je n’en reviens pas ! Tes enfants sont super gâtés.
— Je sais, mais c’est plus fort que moi. Je n’arrive pas à trouver l’équilibre. Je rêve d’avoir deux vies : une pour la carrière et une autre pour rester à la maison avec mes enfants.
Anne se sent souvent coupable. Mais au moins, elle n’est pas écartelée entre ses différentes ambitions comme Dominique qui ne peut pas s’épanouir dans la demi-mesure en voulant la vie de famille et la carrière, chacune à temps plein. Anne, elle, se contente parfaitement de chacune des deux, à mi-temps.
Tout ça peut être de la dépression post-vacances! Il est dur de retourner à la routine!
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Oui, surtout quand la routine ne reprend jamais!
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