Jeudi 27 novembre
Il est 22 h 17 et je fais un test. Je veux vérifier si je suis plus inspirée avec les facultés affaiblies. Hemingway croyait qu’il ne pourrait pas écrire une ligne à jeun. George Saint-Pierre — le peintre pas le boxeur — prétendait que son alcoolisme avait créé son art. Stephen King, lui, a bien failli ne jamais arrêter la coke qui l’inspirait — même s’il ne se souvient pas d’avoir écrit Cujo. Je laisse à d’autres le test King et je poursuis avec le test Hemingway.
J’ai bu trois verres de vin et un quatrième m’attend. James va me trouver complètement saoule en rentrant cette nuit. Tant pis pour lui. L’avait qu’à souper à la maison comme un bon mari au lieu d’aller jouer au poker avec ses amis gaspésiens.
Pour le moment, j’ai fait deux dessins en moins de trois heures. Vite et bien, c’est la consigne. Jusque-là, la méthode fonctionne. Je verrai demain si ça vaut quelque chose parce que là, je n’arrive pas vraiment à juger de la qualité de mon œuvre. Je trouve que tout ce que je dessine est génial. Je continue à travailler, le temps de finir mon verre. J’espère qu’ensuite ma tête étoilée me procurera un sommeil exceptionnellement réparateur.
C’est normal si j’ai aussi soif ?
Anne dessine toujours bien. Cela dit, c’est vrai que ce soir, son travail est particulièrement joli. Est-ce que c’est le vin ou l’absence de doutes qui révèle le talent ?
À découvrir demain, alors…!
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Et oui, que ressortira-t-il de cette expérience?
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