Mardi 2 septembre
Aujourd’hui, c’est encore la rentrée : le premier voyage en autobus après la tentative avortée de vendredi et le début de l’horaire régulier pour Agathe. Nous sommes retournés à l’arrêt en famille. Cette fois, le soleil était au rendez-vous et ça m’a redonné confiance dans le système scolaire québécois. Toute à ma joie, j’ai planifié les belles photos que nous allions prendre.
À l’heure prévue, le chauffeur est passé en haut de notre rue, a ralenti (probablement pour nous narguer), puis a continué son chemin. James s’est mis à hurler en anglais toutes les injures qu’il connaissait — et quand James sacre en anglais, c’est tout sauf élégant.
Je confirme. On déteste ça là-haut.
Cette fois, Lionel a accompagné Agathe dans la vallée des larmes.
— Je veux prendre l’autobus !
— Moi aussiiiiiiii, a hoqueté Agathe.
Raoul est resté de marbre. Pendant que j’essayais de calmer tout le monde, le gentil chauffeur a fait le tour par la rue parallèle et est revenu en bas prendre des enfants plus chanceux. Négligeant les gougounes que je portais aux pieds, je me suis précipitée au milieu de la rue en faisant de grands signes de bras.
Là, je suis sorti de mes gonds :
— Bon, tu vas tourner la tête mon bonhomme, ou bien je t’envoie un zona carabiné.
Miracle ! Il m’a vue et a compris que s’il ne venait pas prendre mes enfants, personne ne le ferait. Il s’est engagé dans notre direction tandis que nous mouchions les petits nez.
Nous avons finalement pris nos maudites photos. Agathe pose devant l’autobus avec un sourire baigné de larmes et Lionel saute sans les marches de l’escalier.
James est monté à bord pour dire au chauffeur d’un ton menaçant :
— Vous me les ramenez ICI ce soir.
Très zen, le chauffeur a répondu :
— Ah bon ?
J’ai vu les veines du cou de mon mari se gonfler lorsque le chauffeur a rajouté, affable :
— C’est comme vous voulez.
J’ai dû prendre James par le bras pour le sortir de l’autobus. Avec Raoul, nous avons fait de beaux bye bye à notre fille qui se mouchait et à Lionel qui irradiait de joie.
On a eu chaud. Je suis si fatigué que mes plumes ramollissent.
C’est vraiment la VRAIE vie, avec sa schnoute et son miel!
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Quelle belle expression! Je vais la réutiliser.
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Ah, l’inefficacité des services publiques…! On connaît bien ça! Le transport scolaire public, chez nous, il n’y a que dans les régions rurales; et c’est souvent térrible. Dans les villes, en général, c’est privé.
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Chez nous, ça marche très bien. La plupart du temps…
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