À l'orée de la ville

Je ne sais pas comment se passe la rentrée chez vous, mais ici, c’est un pétard mouillé. Alors que les enfants de mes amies sont allés chercher leurs horaires il y a des lunes, les miens n’ont eu droit qu’à une version homéopathique d’inscription. Une demi-journée pour mon fils lundi et une demi-journée pour ma fille mardi. Hier, c’était enfin la vraie rentrée.

Pressée de me débarrasser de la maudite épicerie pour me retrouver seule à la maison, j’ai sauté dans ma petite auto dès que les enfants sont sortis pour attendre l’autobus. Je leur ai fait un coucou en changeant de vitesse, ce qui m’a valu plus tard une sévère réprimande de la part de ma fille. Elle m’a appris que quelques secondes séparaient la marque d’affection maternelle acceptable de la honte impardonnable. J’hésite entre m’abstenir de tout mouvement de la main en sa présence ou acheter un chronomètre homologué par la NASA

Toute à mon bonheur de retrouver bientôt mon train-train quotidien, je suis allée faire provision de viande au Frigo (vraiment moins cher, une adresse à retenir.) J’allais rentrer quand j’ai découvert que ma voiture avait d’autres projets pour moi. Impossible de la faire démarrer. J’ai dû appeler une dépanneuse et abréger la réunion de mon mari pour qu’il me ramène à la maison.

J’ai reçu le diagnostic hier après-midi : mon démarreur est fichu. C’est un problème unique puisque ni le garagiste ni le concessionnaire n’ont jamais vu ça cette panne-là sur cette voiture-là. Le concessionnaire n’a même pas la pièce de rechange.

Si mon aventure n’est pas l’incarnation parfaite du faux démarrage, je me demande bien ce que c’est.