Comme je peux situer la naissance de ce blogue (aujourd’hui!), je peux situer la naissance de ma vocation littéraire. J’avais 10 ans. Cette année-là, j’ai lu la biographie de sainte Blandine et le roman Le secret de Vanille. J’ai aussi reçu un journal intime.
Pour nous préparer à la confirmation, Ginette, la maîtresse la plus merveilleuse du monde, nous a fait lire la biographie de sainte Blandine. L’histoire de la petite martyre donnée en pâture aux lions du cirque a fouetté mon imagination avec la force d’un ouragan. Après ça, impossible de me contenter des livres de la comtesse de Ségur. Même Harry Potter, s’il avait existé à cette époque, aurait eu une vie de comptable à mes yeux. Je n’ai jamais arrêté de lire des biographies de saints depuis ce jour.
Je n’aurais probablement rien lu d’autre si Ginette ne nous avait pas fait lire le Secret de Vanille. C’était mon premier roman et si j’ai lu des centaines de romans policiers depuis, c’est grâce à Monique Corriveau. Quand j’avais 15 ans, la bibliothécaire de la polyvalente où ma mère travaillait a élagué ses rayons. Ma mère a ramené à la maison des boîtes pleines de classique Larousse (c’est là que j’ai découvert Molière, Racine et Corneille). Parmi ces trésors, il y avait un exemplaire du Secret de Vanille. Je me suis ruée dessus et depuis, je le relis chaque année pour Noël avec le même bonheur. Ce livre, malgré son épouvantable sexisme d’époque, est un chef d’oeuvre. Il aussi bien construit qu’écrit. Monique Corriveau est tombée dans l’oubli − sauf pour la bibliothèque qui porte son nom − mais elle avait la trempe d’Enid Blyton.
L’année de mes dix ans, j’ai reçu un journal intime. Ma mère en avait eu l’idée, l’avait fait relier et avait choisi le titre. Regardez ce bijou de laconisme. Je n’ai jamais été une diariste assidue, mais j’entretiens un amour sans borne pour les livres blancs. Quant à l’écriture, elle fait partie de ma vie depuis ce soir de Noël où j’ai reçu Mon journal.
2 réflexions sur “L’année où je suis devenue littéraire”