Dimanche 15 mars
On a changé d’heure cette nuit. J’haïs ça. J’ai perdu une heure de ma vie. Deux, si je compte le temps que ça m’a pris pour régler toutes les horloges. Comme si j’avais des heures en trop.
Une fois dessoulée, mon mal de vivre a réapparu. Je me sens toujours coincée dans ma bulle et coupable de me sentir comme ça. J’aimerais profiter de Nicole et William qui viennent si peu souvent et qui pour une fois ne s’attarderont pas, mais je ne réussis pas. Je suis d’une humeur de chien, je crie après les enfants, je garroche les assiettes sur la table. Qu’est-ce qui m’arrive ? Ça ne me ressemble pas.
J’ai passé la dernière journée de visite des beaux-parents à faire le ménage de mon bureau et à fuir les enfants. James est fier de moi parce que je trouve toujours un moyen utile d’évacuer mes sentiments négatifs. Il dit que je me relève vite. C’est pour faire une cible plus facile à atteindre. C’est vrai : couchée à plat ventre, je risque de passer inaperçue pour mon prochain coup dur.
Ça sera quand ? mardi ? mercredi ? Je mise sur mardi : normalement, c’est le jour où je dois m’attaquer aux dessins de Lumières. Agathe a mal à la tête. Elle fera sûrement quarante de fièvre.
Je m’occupe d’Agathe. Si un malheur arrive, il ne viendra pas de ce côté-là. Promis.
À l'orée de la ville 
Nicole et William… La veille, Anne voulait les massacrer…!
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Ici on a l’horaire d’été entre octobre et février, sauf au Nord et au Nord-est du pays, où je vis. Avant nous l’avions et c’était vraiment agaçant, surtout quand on devait se lever tôt!
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Ici, on change aussi. Je n’aime pas ça pour le soir, mais je suis bien contente, à l’automne, de me lever quand il fait à peu près jour.
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