Samedi 20 décembre
Je vais tuer James si notre couple survit à ce qu’il m’a fait aujourd’hui.
En allant à l’épicerie, il a ramené un cochon d’Inde. Un COCHON D’INDE ! Il me semble qu’on avait travaillé assez fort, tous ensemble, pour se débarrasser des cinq tortues. Évidemment, il a été accueilli comme une tempête de neige un matin d’examen. Les enfants lui ont sauté au cou en jurant qu’il était le plusse meilleur papa du monde.
Comme il était myope devant mes yeux revolvers, je l’ai entraîné dans la chambre.
— Es-tu fou ? Tu allais acheter ce qui manquait pour souper, tu n’allais pas magasiner du trouble !
— Agathe m’a crevé le cœur hier soir.
La pauvre a tellement pleuré que les « somnifères » n’ont pas marché et qu’ils ont fini par la laisser dormir avec eux.
— Je me sentais mal d’avoir tué sa tortue.
— J’en ai tué deux, moi. À ce compte-là, j’aurais dû lui acheter un saint-bernard.
— Moi, j’ai tué la dernière, Anne. C’est vraiment pire.
— Tu aurais pu me consulter. Qui va s’occuper du cochon ? Toi, peut-être ?
— Pourquoi pas ?
— Parce que tu ne t’occupes pas de ces choses-là, merde !
Anne a raison. James est un bon père, un bon mari, un bon ami. Mais ce qui prend le plus de place dans sa vie à l’heure actuelle, c’est sa compagnie. Peut-être parce que son grand-père l’a élevé sur le mode revanchard du pauvre petit Irlandais qui doit récupérer ses terres. À moins que ce soit pour faire mieux que son père qui est devenu millionnaire à partir de rien.
James a une ambition démesurée. Anne pense parfois que son objectif est de mettre Ubisoft sur la paille. Elle ne se plaint pas, c’est même ce qu’elle aime chez lui : cet air de héros-bâtisseur. James file comme une frégate au vent.
Ce qu’elle ne supporte pas, c’est qu’il oublie son propre caractère. Il n’est pas le gars qui s’occupe des devoirs. Il n’est pas le gars qui prépare les soupers de semaine. Il n’est pas le gars qui travaille à la maison à cause d’un enfant malade. Et il n’est certainement pas le gars qui prend soin d’un cochon d’Inde !
Mes arguments ont porté et il s’est rendu compte qu’il avait pelleté sa culpabilité dans ma cour, sans me demander si justement, il en restait de la place dans ma cour.
Il a reconnu sa bêtise et s’est tellement flagellé que j’ai envisagé de lui acheter un kangourou pour le consoler. Mais je me suis dominée et j’ai réussi à ne pas lui accorder mon pardon tout de suite.
Nous sommes revenus au salon et j’ai tenté de jouer la maman cool pendant qu’on cherchait un nom pour le monstre. Comme Agathe a traversé cinq deuils en quatre semaines, elle a eu l’honneur de célébrer le baptême. Parce que l’animalier a certifié que le cochon était une cochonne et qu’elle est grise, notre fille a choisi de l’appeler Argile. À force de chercher des prénoms, elle s’améliore.
En espérant que la « cochonette » ne soit pas déjà enceinte!!!! Ce qui m’est déjà arrivée…
Hahaha!!!! 😂😂😂
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C’était un cadeau gratuit avec achat!
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« Argile » est parfait! Comme d’habitude, tu as du talent pour choisir le nom des pets. Ici, nous avons « souffert » des jours pour arriver au prénom « Pandora » pour notre Sheltie. 😄
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Parfois, c’est encore plus difficile de trouver un nom pour nos animaux que pour nos enfants!
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