Pêche miraculeuse à Helsinki

Je reviens de Finlande nettement plus intelligente qu’avant mon départ. La raison est simple : j’ai mangé du poisson à tous les repas, petits déjeuners compris. Après deux jours, j’ai même décidé de supprimer mon comprimé quotidien d’oméga-3. Je ne sais pas si on peut faire une overdose, mais j’ai sauté sur l’occasion de me débarrasser de toutes les habitudes qui me rappelaient ma vie en bungalow (comme dormir dans le noir ou empêcher les enfants de se mutiler pour ne pas aller chercher le jus d’orange dans le frigo du sous-sol).

Nous avons mangé notre premier repas dans un authentique restaurant finlandais. Nous avons d’abord cru que le Savotta était un attrape-touristes, mais après avoir vu des autochtones entrer, manger, payer et ressortir trente minutes plus tard, montre en main, nous avons révisé notre position.Savotta

Mon mari a mangé un plat mijoté qui goûtait notre ragoût de pattes de cochon avec une compote d’airelles et de citrouille étonnamment peu sucrée. Quant à moi, j’ai mangé un des meilleurs repas de ma vie. J’ai enfin goûté aux vendaces, ces petits poissons dont Arto Paasilinna parle dans Petits suicides entre amis. Sur la carte du restaurant, on les présente simplement comme des poissons à chair blanche; sur Wikipédia, ils deviennent des corégones. Pour ma part, je vous affirme que c’est la version bonifiée des éperlans. Ils mesurent moins de 10 cm, ne contiennent pas d’arêtes (comment est-ce possible?) et se mangent en entier. Quant à leur version frite, c’est exactement la recette de ma mère. Mon assiette était garnie d’une petite mer de poisson, de patates pilées avec une tonne de beurre, d’une salade de cornichon (qui aurait cru que c’était aussi bon?) et d’un ramequin de beurre à l’aneth pour faire trempette (au cas où il y aurait encore un peu de place dans mes artères). Un pur délice.CIMG5513

Deux jours plus tard, j’ai repris une portion de vendaces sur la place du marché. Cette fois, pas de chichi pour la présentation : on vous sert les poissons dans un casseau à poutine avec une généreuse portion de sauce à l’aneth. Ça goûte la même chose que deux jours plus tôt : très bon.CIMG5616

Je n’ai pas réussi à laisser une miette pour ces drôles de goélands à têtes brunes qui me regardaient avec envie. Désolés les gars, vous avez la vie entière pour vous régaler, pas moi.Goélands


10 réflexions sur “Pêche miraculeuse à Helsinki

  1. J’ai oublié de commenter que ce goéland est trop maigre, le pauvre! À San Francisco j’ai vu de vraies « poules » volantes!… Le même au Québec…

    J’aime

  2. Mmm! Tu nous mets en appétit, Julie, avec ton texte et tes photos. Poisson au déjeuner? Pourquoi pas! L’autre matin, j’ai bien mis de la truite dans mes crêpes pour le brunch du dimanche. Tes goélands à tête brune sont, bien sûr, des mouettes rieuses (Larus ridibundus, pour les intimes)(http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouette_rieuse), la mouette de Gaston Lagaffe! L’ornithologue en moi, qui ne dort jamais ou presque, ne pouvait laisser passer une telle occasion.

    J’aime

    1. Trop génial cette histoire de mouette rieuse! Je dois avouer que je comptais sur toi pour résoudre ce mystère. Il y avait aussi des goélands à dos noirs qui avaient l’envergure d’un aigle. Comme si nos goélands à dos noirs étaient tombé dans la poubelle du Costco étant petits.

      J’aime

  3. Meme au petit déjeuner ?! bravo Julie, moi je n’aurais pas pu. J’aime beaucoup les petits dej salés, mais du poisson… je ne sais pas si ça passerai ! Quoique … quand on était à Kuala Lumpur on a bien eu un wok (nouilles sautées aux légumes, sauce soja et lait de coco) , à déguster avec un café. Finalement l’environnement fait que peut-être on s’adapte plus facilement à des choses dont nous ne sommes pas habitués !

    J’aime

    1. C’était facile : tous les matins, on se faisait des tartines de pain de seigle avec du fromage à la crème et du gravlax. Je crois que la culture québécoise des brunchs nous habitue à apprécier un large éventail de goût au saut du lit. Mais ça ne va pas jusqu’aux nouilles avec du café!

      J’aime

  4. Moi aussi, j’adore les poissons! Si jamais tu viens au Brésil, tu en aura de tous les types! Je suis sûr que tous tes lecteurs ont hâte de lire tes prochains articles et connaître un peu ce mysterieux pays! Gros becs!

    J’aime

Laisser un commentaire