Je vous souhaite une joyeuse Saint-Médard. Ne dédaignez pas mes vœux, vous avez bien besoin de soleil dans votre vie aujourd’hui.
Vous ne comprenez peut-être pas ce qu’on fête, en tout cas au Québec. L’humeur nationale est au gris. C’est vrai qu’il pleut beaucoup, même pour moi. Les arbres et le gazon sont si gras qu’on pourrait croire qu’on les nourrit à la poutine.
J’achève de clouer le cercueil de votre mauvaise humeur en vous apprenant qu’aujourd’hui, c’est la Saint-Médard et qu’il y a un dicton qui dit :
S’il pleut à la Saint-Médard, il pleut quarante jours plus tard,
À moins que saint Barnabé ne lui coupe l’herbe sous le pied.
Misère. Pourquoi saint Médard, cet évêque si populaire à son époque, nous en veut-il autant? Peut-être parce que c’est le patron des agriculteurs. Ou parce qu’étant aussi le patron des prisonniers, il envoie la pluie pour que les malheureux qui lui sont confiés n’aient pas le goût de mettre le museau dehors. Ou bien, c’est qu’il cache le soleil pour les migraineux dont il a aussi la charge. À moins que tout ça soit relié – je ne sais pas comment – à la légende qui veut que quand il était petit garçon, un aigle ait déployé ses ailes au-dessus lui pour le protéger de la pluie.
Pour moi, et contre toute attente, la Saint-Médard est un moment heureux, particulièrement s’il pleut. J’écoute en boucle la chanson des Frères Jacques et je repense aux mois qui ont précédé mon départ pour Vienne. J’allais rejoindre mon amoureux et j’avais le cœur qui battait au rythme de l’amour et des valses. Avant de partir, je suis retournée en Gaspésie et ma mère et moi (bon, surtout elle) avons cousu je ne sais plus combien de robes pour mon année d’exil. J’avais apporté mon disque des Frères Jacques et nous l’avons écouté pendant neuf jours consécutifs. Il y a des années que je ne rentre plus dans cette garde-robe, mais le souvenir de ces bons moments me fait toujours monter le sourire aux lèvres.
J’aime toujours autant les Frères Jacques. Leur œuvre est magnifique. Vous pouvez y aller de ma part. Comme avec celle de Franquin; tout est bon. Tiens, ce sera votre devoir d’ici que le soleil revienne : écoutez les Frères Jacques. Comme ça, si Saint Barnabé ne joue pas pour notre équipe, vous garderez au moins le sourire aux lèvres en vous prenant pour Noé.
Courage, on se reparle mardi pour la Saint-Barnabé. Ce sera le solstice d’été, avant la réforme du calendrier géorgien. On s’encourage comme on peut.
Ici, au nord du Brésil, avec l’équateur terrestre très proche, les pluies commencent à diminuer maintenant… Même si les plages sont un peu vides, on profite (pas moi, il faut dire) des 30C toutes les journées!… ce qui ne change pas trop pendant l’année… Encore une fois, merci pour présenter au monde les artistes québécois!
Je t’embrasse dès le sud!
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Oh là là Claudio, tu vas faire des jaloux, pas avec les grosses pluies, mais avec les plages et la chaleur!
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