À l'orée de la ville

Si je n’avais pas utilisé le potin-du-siècle pour vous dire que j’avais quitté mon bungalow, j’en ferais usage aujourd’hui pour vous annoncer que j’ai enfin un chat. Il s’appelle Papineau et c’est un Cornish Rex qui ressemble à une vache. Bon, soyons honnêtes, il n’est pas très beau. Il a une tête d’extra-terrestre, il miaule mal, il est trop grand, est trop maigre, a des oreilles en antennes et traîne une queue de rat derrière lui.

Pour compenser sa vilaine apparence, Papineau a le pelage le plus soyeux du monde ainsi qu’un caractère doux et affectueux. Et comme il ne perd pas ses poils, il promène sur son dos l’unique source d’allergène, ce qui fait que si mon mari ne le bécote pas trop, celui-ci arrive à cohabiter harmonieusement avec son nez, ses yeux et sa barbe.

Pour le moment, nous avons aussi la garde de son petit frère qui est encore plus adorable, mais qui a un souffle au cœur.

Nous avions décidé de l’adopter, mais nous avons dû y renoncer à cause de mon faible caractère. À chaque fois qu’il tousse, ce qui arrive régulièrement, je frôle la crise cardiaque. Terriblement inquiète, je passe ma journée à observer sa respiration. J’ai même téléchargé une application pour surveiller sa fréquence cardiaque alors que je n’ai pas de I-Phone pour l’installer… J’ai l’impression de veiller un mourant. Je vous laisse imaginer le torrent de larmes qui est au programme le jour du retour à l’éleveur. Je m’excuse d’avance d’ajouter à la flotte des lecteurs français.

J’ai commis l’imprudence de lui donner un nom. Oui, vous avez raison : je suis plus bête que mes chats.