À l'orée de la ville

Je viens de lire un article sur le cancer du testicule qui m’a secouée. J’ai pourtant hésité avant d’écrire cet article.

Parler du cancer du testicule est extrêmement gênant. Pourtant, le cancer du sein fait partie du discours ambiant. Pourquoi une telle différence? Peut-être parce que la probabilité d’être frappé par le cancer du sein au cours d’une vie est de 1 sur 8 alors qu’elle est de 1 sur 270 pour le cancer du testicule. Peut-être aussi parce que les hommes sont plus réticents à parler de leurs problèmes de santé que les femmes. Peut-être, enfin, parce que ce cancer touche surtout les hommes de 15 à 49 ans et que pour les plus jeunes d’entre eux, la pudeur sexuelle est à son comble.

Quand ils découvrent une masse suspecte dans un testicule, les adolescents font tout pour l’ignorer. Ils pensent que ça ne mérite certainement pas l’humiliation potentielle d’une visite chez le médecin. Lorsqu’ils se plaignent enfin de douleurs au dos ou à l’aine, c’est que les métastases ont migré dans le reste du corps.

Le cancer du testicule détecté précocement a le taux de guérison spectaculaire de 99 %. Les spécialistes ne s’entendent pas sur la pertinence réelle de l’auto-examen, mais sont unanimes quant à l’importance de voir les hommes prendre leur santé en main. Ils doivent cesser de se trouver mauviette quand ils découvrent quelque chose de suspect. Les cliniques voient débarquer des hommes qui ont des masses de la taille d’un pamplemousse. Ce n’est pas normal.

Pour expliquer aux plus jeunes comment faire leur examen mensuel des testicules, la société canadienne du cancer a lancé une vidéo humoristique : Le protocouille. Il faut espérer qu’elle deviendra virale et, qu’une fois que les jeunes auront ri-moqué-blagué en la regardant, ils n’hésiteront plus à prendre au sérieux les bosses anormales.